Marseille 1940 : la Gestapo sur les talons

 C’est le récit du sauve- qui- peut des plus grands artistes de l’avant-guerre comme Marc Chagall, Heinrich Mann, André Breton, Max Ernst et tant d’autres. Ils sont réfugiés ou vivent en France, figurent sur les listes de la Gestapo et depuis l’armistice signé par Pétain avec le gouvernement de Hitler, leur vie est en danger imminent.  Mais c’est aussi le récit du travail héroïque d’un journaliste américain Varian Fry et de son Comité américain de secours constitué à la hâte à Marseille et qui sauvera quelques 2000 à 4000 Juifs et militants anti-nazis. Le livre écrit par Uwe Wittstock, journaliste et historien allemand s’intitule Marseille 1940, La grande fuite de la litérature. (1) Il n’est pas encore traduit, mais à Notices d’Allemagne nous l’avons lu pour vous.

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Des romans français qui ont la cote en Allemagne

Il faut le reconnaitre :  à côté des auteurs de langue anglaise, la littérature française a perdu beaucoup de son panache au cours des dernières décennies en Allemagne. L’inverse est tout à fait vrai d’ailleurs. Peu de traductions, et rares lecteurs capables de lire dans le texte. Et pourtant malgré ces handicaps, certains ouvrages qui ont la chance d’être traduits provoquent un véritable engouement. Et ce d’autant plus qu’ils marient habilement récit auto-biographique et critique sociale. Je vous propose une brève revue…

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La paix perpétuelle, une utopie, hélas

Cela peut paraître paradoxal, mais c’est pourtant d’Allemagne que nous est venu il y a trois cents ans environ, en 1795, un opuscule intitulé : « Vers la paix perpétuelle ». Son signataire n’était autre que le philosophe Emmanuel Kant. Un optimiste ? Plutôt un homme qui croyait à la raison humaine. On aimerait le suivre…

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Ecrire votre histoire de famille

Vous avez peut-être caressé ce rêve : écrire l’histoire d’un personnage de votre famille? Il peut s’agir d’une personne proche comme une mère ou un père, ou au contraire d’un ancêtre lointain.

Le projet vous tient à cœur mais vous ne l’avez pas encore réalisé. Les raisons à cette hésitation sont multiples : par où commencer, comment ne pas perdre le fil, avoir assez de temps…Ne vous étonnez pas, tout le monde passe par ces doutes et ces interrogations.

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La douleur indélébile du déracinement

C’est un récit haletant, intitulé Ayham, périple d’un réfugié, que nous livre un jeune auteur peu connu Oualid Hamdi, émigré tunisien vivant à Bonn. L’institut français de Bonn et le Club international la Redoute ont permis de le présenter. Ils ont eu raison.  Nous découvrons donc l’histoire de Ayham, un de ces nombreux réfugiés syriens dont l’arrivée en 2015 a bouleversé l’Allemagne. Son destin a touché Oualid Hamdi, d’autant plus qu’il résonne avec sa propre situation d’exilé arabe. C’est pourquoi il a décidé d’écrire son témoignage.

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Réconfort pour période trouble

Un million de personnes environ dans les rues allemandes pour dire non à l’extrême-droite et son racisme affiché, c’est réconfortant. La majorité silencieuse est donc capable de se mobiliser, de protester, c’est une belle preuve de vitalité démocratique. Mais ce n’est pas la seule raison de se sentir réconforté(e), à l’heure où soufflent des vents mauvais…

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Histoire, littérature et livres sous le sapin

La « trêve de Noël » ou « trêve des confiseurs » que même des soldats de la guerre de 14 – Français et Allemands – ont respectée un court moment, met une pause à l’effervescence et la fébrilité de nos activités. Et pourquoi ne pas profiter de ce temps suspendu pour se plonger dans des ouvrages qui évoquent l’histoire justement ? Le livre est un des cadeaux favoris. Voici quelques suggestions…

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Le conflit au Proche-Orient percute la paix de Noël

Le marché de Noël, c’est en Allemagne un temps d’harmonie réelle ou jouée. On se retrouve entre amis autour d’un verre de vin chaud, la première bougie des dimanches de l’avent est allumée, c’est le triomphe de la lumière sur l’obscurité. Et cette année justement, en ces temps de tristesse, le besoin d’harmonie apparaît comme plus important que jamais. Et pourtant, impossible d’oublier les conflits actuels…

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Test décevant : Allemagne-Lille en tout électrique

C’est une voie de circulation au cœur de l’Europe, européenne même : l’autoroute qui relie l’Allemagne à la France, en traversant la partie sud de la Belgique, la Wallonie. Un axe que parcourt également le train Thalys, jusqu’au décrochage vers Paris. Pour ma part, j’ai décidé de l’emprunter pour relier Bonn à Lille avec une voiture électrique, la fameuse Zoé, que l’on m’avait gentiment prêtée, notre vieux diesel familial ayant rendu l’âme. Mon trajet s’est transformé en parcours du combattant. (1)

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Le voyage était bien préparé, et je suis partie pleine d’espoir. Avec un léger frisson d’aventure pour mon premier long trajet en tout électrique. Tout le monde m’avait assuré : « pas de problème, on peut charger la batterie en route. Et d’ailleurs une seule recharge devrait suffire. » Bonn-Lille, ce ne sont que quelques 347km à faire en 3h29, d’après les GPS. Effectivement, ce n’est pas une épreuve insurmontable.

La veille donc, je charge ma voiture à 90%, ce qui me donne à peu près 300km d’autonomie. Je m’étais enregistrée sur plusieurs applications comme ADAC (l’automobile club allemand, un mastodonte de quelques 21 millions d’adhérents) et EnBW Mobility qui dispose d’un réseau de paiement à travers toute l’Europe. Par ailleurs, je disposais de deux cartes de paiement, l’une de l’ADAC et l’autre de Shell. Avec un soin quasi militaire, la soirée de la veille avait été consacrée à étudier le nombre de bornes de recharge possibles. Et un plan de voyage préparé.

J’avais calculé le premier arrêt à quelques kilomètres après Liège à la station Verlaine sud, soit après 166km de Bonn, par précaution, pour avoir suffisamment de marge d’autonomie. Je rappelle qu’il s’agissait du premier voyage en tout électrique. Quatre bornes sont annoncées pour cette station. L’une « inconnue », mais parmi les trois autres, l’une à charge rapide et deux de type 2, l’une à 22kWh, l’autre à 20kWh, tout à fait praticables.

Peu de chauffage et petite vitesse

Rassurée, je pars donc le matin, il fait assez froid 5 degrés, l’autoroute allemande est assez chargée. Je me permets un peu de chauffage et surtout de rouler de temps en temps à la vitesse supersonique de 100km/heure pour doubler les camions. Le résultat est que lorsque j’arrive à la station je n’ai plus que 134km d’autonomie. Il me faut rapidement recharger ma batterie pour poursuivre le voyage. J’ai encore 178km à parcourir.

Je me réjouis d’un café pour me réchauffer, car le chauffage que je n’ose monter est insuffisant et la voiture est froide. Lorsque je sors, ce n’est guère accueillant, le vent est froid, il fait 7 degrés et surtout, je ne vois aucune station électrique. En scrutant d’un peu plus près, je découvre deux bornes maigrelettes situées de manière aléatoire au milieu du parking. Toutes deux sont occupées. Je me dirige vers la boutique de la station et découvre au passage une borne rapide, qui semble plus ou moins (à l’abandon) hors d’usage. Avec un chargeur qui ne correspond pas à ma voiture et aucune indication sur le cadran moniteur. Rien ne semble bouger. Et de toute manière si jamais elle fonctionnait, il me faudrait une application Q8 que je n’ai pas. Très décontenancée, je m’adresse à la caisse de la station. Un jeune homme très aimable m’accompagne et me déclare : « la borne à chargement rapide ne fonctionne plus. D’ailleurs il vous faudrait du temps pour charger votre application et être enregistrée. Les deux autres bornes sont occupées. Impossible à savoir pour combien de temps. Nous avons signalé il y a un an le manque de bornes, mais personne ne réagit. Ce n’est pas nous les gestionnaires. » Quand il voit ma mine déconfite, il me dit en riant « Quand je vois les galères des gens, pour moi c’est clair, pas de tout électrique. Peut-être seulement de l’hybride ! »

Fini l’espoir de café chaud, ma tension monte, il faut que je trouve rapidement une solution. Je n’ai pas assez de batterie pour arriver à Lille. La station suivante est-elle mieux fournie ? Il n’en a pas la moindre idée. « Vous pouvez tenter votre chance » est sa réponse. Je décide donc de partir pour la station suivante, je n’ai guère de temps à perdre, une tempête est annoncée pour le soir. Mais ne sachant pas si je trouverai une borne en bon fonctionnement, je m’applique à dépenser le moins de batterie possible. Chauffage coupé, emmitouflée dans mon manteau, j’avance comme un escargot sur les 40km prochains, les yeux rivés sur la jauge de chargement. Les camions s’exaspèrent, je le comprends parfaitement, mais je suis plongée dans l’angoisse. La pluie se met de la partie, je me demande si les essuie-glaces sont de gros consommateurs d’énergie. Cela me rappelle les temps de la 2 CV des temps anciens, dont les essuie-glaces fonctionnaient en fonction de la vitesse de la voiture ! La Zoe est bruyante et froide, et je me demande ce que je fais dans cette galère. Et comme dans un filme catastrophe, la lumière de mon tableau de bord s’éteint. Peut-être pour limiter la consommation électrique.

Comme des pestiférés

Lorsque j’arrive à Spy, la station suivante, une station Total, une batterie de pompes à essence (10) protégées par un auvent, m’accueille. Mais qu’en est-il des bornes de recharge pour voitures électriques ? Aucune panneau indicateur. Il faut aller se renseigner à la boutique. Là on m’informe qu’une borne se trouve dehors, derrière le bâtiment. Je sors á nouveau dans le vent et la pluie, et effectivement, comme pour les pestiférés, au milieu de gravats et des camions, une borne solitaire attend sa clientèle. Alléluia, je suis sauvée! Effectivement, elle marche sans problème avec les cartes dont je dispose, en charge rapide et charge lente. J’ai opté pour le chargement lent, car je veux enfin prendre un sandwich et un café. Lorsque je reviens, un client allemand est prêt à charger et attend son tour, passablement énervé parce que je me suis mal garée. C’est vrai. J’interromps donc mon chargement pour lui permettre l’accès à la borne de chargement rapide. Lorsque je veux reprendre le mien, c’est impossible. Il semble bien que cette borne ne puisse alimenter qu’un véhicule à la fois. Sauf erreur de manipulation de ma part, ce qui est tout à fait possible. Au moment où je pars, une autre cliente demande à charger sa voiture. Nous devons lui dire que cela ne semble pas possible. Quoiqu’il en soit, j’imagine la queue lors d’un jour de grand départ en vacances… ! Une seule borne à deux places.

Le retard wallon…

 Devant cette situation, je fais part de mes doutes au client allemand avec lequel je suis entrée en conversation. Pour lui, pas de problème. « Cela fait cinq ans que je roule en voiture électrique. Principalement en Hollande et en Allemagne. Je n’ai jamais eu de souci », me confie-t-il. Il est arrivé à la station avec 11% de charge restante, mais cela n’a pas semblé l’angoisser. Et pour cause. Il est un habitué de pays bien équipés.  Dans un article intitulé « Le manque de bornes de recharge en Wallonie, presque de la réticence, pire de la négligence » daté du mois d’août dernier, le journaliste Robert van Apeldoorn pointe du doigt la situation catastrophique de la Wallonie dans le domaine de la voiture électrique. Il la décrit « comme une île entourée de régions et de pays à la pointe pour le développement de réseaux de bornes ». Quelques 2448 nouvelles bornes de rechange viennent d’être péniblement cartographiées dans cette partie francophone de la Belgique, tandis que le sud du pays, la Flandres, néerlandophone en compte quelques déjà…20 000 !

Chargement efficace mais cher

Lorsque j’arrive à ma dernière station en territoire belge, au Roeulx, j’ai encore 33% d’autonomie. C’est suffisant pour terminer mon voyage, mais je veux tester la dernière station planifiée pour ce voyage. Et là vision de bonheur, une batterie de bornes, certes sans auvent, mais qui néanmoins ont le mérite d’exister. Des bornes Ionity, au prix très élevé de charge à 0,79 centimes kWh. Deux ou trois voitures sont en charge. Et je m’y dirige aussi. Aucun problème de paiement avec mon Q/R code. Par contre, il s’agit d’un chargeur rapide et je suis étonnée de constater que la vitesse ne semble pas très élevée. C’est alors qu’un des clients vient vers moi, emmitouflé dans une parka contre le vent et la pluie et me recommande : « Vous devriez changer de borne, il n’y en a que quelques-unes à chargement vraiment rapide. » Le client en question est belge, commercial professionnel et parcourt quelques 300km quotidiens dans la région en électrique. Il me confie : « C’est une vraie galère. La Wallonie est complètement sous-équipée en bornes, personne ne s’en occupe. Certaines ne marchent pas du tout. Je vis tout le temps dans l’angoisse de me retrouver en panne sur une station. Jamais je ne m’achèterais une voiture électrique, mais c’est la boîte (allemande) qui a mis toute sa flotte à l’électrique.  Résultat, je suis obligé de rouler, en tension permanente pour trouver une recharge. Et de leur côté, cela leur coute une fortune. On m’a même demandé de recharger ma voiture chez moi. Sauf que j’ai une installation photovoltaïque sur mon toit. Désormais, je ne paye que 10€ d’électricité par mois. Mais si je recharge la grosse voiture de ma firme, cela fera exploser ma note. Pas question. » Et il m’assure que cette situation désastreuse est une spécificité de la région Wallonie. Lorsque je lui demande s’il n’y a pas de débat à ce sujet : « Si bien sûr, mais on débat, on débat…et après rien ne suit. »

Je me sens moins seule maintenant, et je commence à comprendre qu’il y a un réel problème sur cet axe Aix-la-Chapelle – France. Malgré l’avancée du tout électrique, la réalité ne correspond pas aux attentes. Seuls des véhicules chers à grande autonomie permettent d’envisager de longs trajets. C’est dommage.

  • En l’occurrence A4, E 42 et un morceau de l’A1.